Selon le gouvernement mauricien , environ 86 % des besoins essentiels en énergie de Maurice (environ 15 MWh) sont assurés par l’importation de combustibles fossiles, principalement du charbon et du pétrole. L’énergie représentait environ 18 % du total des importations du pays, soit environ 780 000 €. Avec la hausse continue de la demande en énergie, il est nécessaire de développer les sources d’énergies alternatives afin de limiter les coûts d’importations et la hausse des émissions de gaz à effet de serre.
En prenant seulement en compte l’électricité, l’augmentation totale de la production a été de 1.8% (2 937 GWh) en 2014, provenant à 80% de ressources non-renouvelables, malgré des progrès importants dans l’utilisation de panneaux photovoltaïques.
Grâce à ce projet, Maurice a pu réduire sa production électrique à partir de sources énergétiques importées non renouvelables. Concrètement, cela permet de réduire les émissions de gaz à effet de serre d’environ 22 000 tonnes équivalent CO2 en moyenne par an.
Ce projet permet de générer, chaque année, des Unités de réduction certifiée d’émissions (CER) au travers du Mécanisme de Développement Propre (MDP). Une partie de ces Unités, qui appartiennent à Aera Group (anciennement ecosur afrique), a été conservée pour anticiper le lancement d’ethiCarbon Afrique® (l’initiative globale ethiCarbon® a été lancée en 2012) avec, comme objectif, de les utiliser au-delà de la simple compensation en agissant concrètement en faveur de causes éthiques et solidaires. Ces CERs seront vendues dans le cadre de l’initiative et, en accord avec les règles de la CCNUCC, des audits annuels seront conduits afin de déterminer le nombre exact de CERs générées.
Un vecteur de développement pour Maurice Avec 60 800 panneaux solaires photovoltaïques, le projet représente environ 2 % du bouquet énergétique de Maurice, l’équivalent de la demande en électricité de 35 000 personnes. Il réduit la facture énergétique globale du pays et permet ainsi des dépenses dans d’autres secteurs prioritaires et notamment les services de base. La société Sarako a également employé environ 300 techniciens et travailleurs locaux pendant l’installation, le test et le démarrage de la centrale solaire. Depuis la mise en service de cette installation, la compagnie s’appuie sur 20 employés à temps plein incluant tous les niveaux de qualification que ce soit dans l’administratif, le management et les techniciens en charge de la maintenance ou encore les agents de sécurité pour protéger le site.
Ce projet va au-delà de l’atténuation et il s’inscrit pleinement dans la vision d’ethiCarbon Afrique® : Résolument éthique et solidaire, il contribue à alléger la pauvreté par l’emploi, le renforcement des capacités, la réduction de la facture énergétique et l’amélioration de l’accès à une énergie propre. Il s’adapte aux priorités de développement nationales, et les compétences et connaissances sont transférées afin que les populations locales deviennent acteurs de leur propre développement.
D’un point de vue économique, ce projet génère des économies sur le long terme, ainsi que des CERs dont une partie est vendue à travers l’initiative ethiCarbon Afrique®®. Les fonds générés seront utilisés pour financer des besoins sociaux comme l’éducation, le renforcement des capacités, la sensibilisation, le transfert de technologies, des bourses, etc. Cette approche innovante, à laquelle tout le monde peut contribuer, est un aspect clé d’ethiCarbon Afrique®.
Ce type de projet est sans précèdent à Maurice et aidera à renforcer les capacités du pays à travers le transfert de technologies de pointe provenant de pays industrialisés. Auparavant, la capacité installée en panneaux photovoltaïques atteignait les 2.71 MW, ce qui représentait moins de 0.5 % du bouquet énergétique de Maurice. Ce projet par son ambition constitue une vraie avancée technologique pour l’île, quadruplant sa capacité installée en énergie solaire.
Les 60 800 panneaux solaires photovoltaïques sont composés de cellules solaires en silicium polycristallin, haute performance, avec du verre trempé à haut coefficient de transmission lumineuse. Une telle technologie est une première à Maurice ; ce projet est donc pionnier en la matière et représente une véritable vitrine pour la région. Les partenaires du projet, Tauber-Solar et Sarako, envisagent de nouveaux investissements, le pays ayant déjà fait part de sa volonté de développer sa capacité en énergies renouvelables de façon significative. Pour finir, il est important de préciser que ce projet était initialement prévu pour l’île de Madagascar et qu’il a donc un fort potentiel de duplicabilité.
Plus d’informations :
Description du projet : https://cdm.unfccc.int/Projects/DB/TUEVSUED1269612670.69/view
Aera Group: http://aera-group.fr/gallery/sarako/
Sarako: http://www.sarako.mu/en/solar-park-mauritius-bambous.html
Crédits photographiques : Sarako