Madagascar fait partie du groupe des pays les moins avancés (PMA) et est classé 143ème sur 177 pays en termes d’indice de développement Humain (IDH). La banque mondiale a estimé que 70 % des malgaches vivent avec moins de un dollar US par jour. Etant un importateur net de pétrole, son secteur énergétique est vulnérable aux fluctuations du prix du baril et, selon le Plan d’Action National de Madagascar, la tendance dans le secteur énergétique est au développement de centrales électriques alimentées par des combustibles fossiles.
Simultanément, la proportion de centrales hydroélectriques a diminué ce qui signifie une plus grande dépendance aux centrales thermiques. Le pays fait également face à des problèmes de fiabilité de son réseau et d’accès à l’électricité, avec un taux de couverture national aux alentours de 15 % et inférieur à 5 % en zones rurales. La demande en électricité à Madagascar augmente en moyenne de 7 % par an. Poursuivre sur la même voie signifierait donc une croissance importante de la demande en ressources fossiles.
Le projet fourni 90 GWh d’électricité verte au réseau national soit l’équivalent de la demande de 400 000 personnes. Il permet ainsi d’éviter le rejet de 35 000 tonnes d’équivalent C02 chaque année, et 735 000 tonnes pendant la durée de vie du projet (21 ans). Ce projet permet de générer, chaque année, des Unités de réduction certifiée d’émissions (CER) au travers du Mécanisme de Développement Propre (MDP). Une partie de ces Unités, qui appartiennent à Aera Group (anciennement ecosur afrique), a été conservée pour anticiper le lancement d’ethiCarbon Afrique® (l’initiative globale ethiCarbon® a été lancée en 2012) avec, comme objectif, de les utiliser au-delà de la simple compensation en agissant concrètement en faveur de causes éthiques et solidaires. Ces CERs seront vendues dans le cadre de l’initiative et, en accord avec les règles de la CCNUCC, des audits annuels seront conduits afin de déterminer le nombre exact de CERs générées.
Emploi et préservation de l’environnementHydelec employait environ 150 techniciens et travailleurs locaux pendant l’installation, le test et le démarrage de la centrale hydroélectrique. Le site de Sahanivotry s’appuie sur 20 employés à temps plein, essentiellement des locaux. Cela inclue tous niveaux de qualification, depuis l’administratif à la gestion des ressources en passant par les techniciens en charge de la maintenance et les employés chargés de protéger le site.
En outre, le développement de la biodiversité locale a été inclut dans le projet, avec plus de 40 000 arbres d’espèces locales plantés sur le site entourant la centrale. Cette dernière, étant une installation hydroélectrique dite « au fil de l’eau », n’inclue aucun réservoir. Le propriétaire du projet est également impliqué dans des programmes communautaires, tels que la rénovation d’un centre de soin, un soutien financier aux écoles environnantes, l’installation de nouvelles fontaines afin d’améliorer l’accès à l’eau et un approvisionnement mensuel de l’orphelinat local en nourriture.
Ce projet va au-delà de l’atténuation et il s’inscrit pleinement dans la vision d’ethiCarbon Afrique® : résolument éthique et solidaire, il contribue à alléger la pauvreté par l’emploi, le renforcement des capacités, la réduction de la facture énergétique et l’amélioration de l’accès à une énergie propre. Il s’adapte aux priorités de développement nationales, et les compétences et connaissances sont transférées afin que les populations locales deviennent acteurs de leur propre développement.
D’un point de vue économique, ce projet génère des économies sur le long terme, ainsi que des CERs dont une partie est vendue à travers l’initiative ethiCarbon Afrique®. Les fonds générés seront utilisés pour financer des besoins sociaux comme l’éducation, le renforcement des capacités, la sensibilisation, le transfert de technologies, des bourses, etc. Cette approche innovante, à laquelle tout le monde peut contribuer, est un aspect clé d’ethiCarbon Afrique®.
Sahanivotry joue un rôle spécial dans le développement du secteur électrique à Madagascar. Ce pays manque d’expérience dans la mise en œuvre de projets hydroélectriques durables. Dans le cadre du projet, les techniciens locaux reçoivent un entrainement pratique pour opérer et maintenir l’installation hydroélectrique pendant toute la durée de vie du projet. Un parrainage pour la formation et l’éducation au sein de l’Institut de Technologie Avancé a également été mis en place.
Sahanivotry représente enfin une opportunité de transfert de technologies pour le pays ; l’équipement venant de pays ayant de l’expérience dans ce domaine.
Plus d’informations et crédits photos :
Description du projet sous MDP : https://cdm.unfccc.int/Projects/DB/TUEV-SUED1269612670.69/view
Groupe Aera : http://aera-group.fr/gallery/hydelec/
BAfD: http://www.afdb.org/fr/projects-and-operations/project-portfolio/project/p-mg-fab-002/